La quantité de liquide amniotique est surveillée tout au long de la grossesse. Un excès (hydroamnios) ou une diminution de ce liquide (oligo-amnios) peuvent en effet être le symptôme d'une pathologie du bébé à naître ou de sa maman. Ces anomalies peuvent aussi provoquer des contractions utérines et compliquer l'accouchement.
L'hydramnios, un excès de liquide amniotique
Définition
L'hydramnios est une quantité exagérée de liquide amniotique par rapport au terme de la grossesse. Le volume de liquide amniotique varie en effet au fil des mois : il augmente progressivement jusqu'à atteindre son maximum (800-1000 ml) vers 36-38 semaines d'aménorrhée avant de rediminuer progressivement. Entre 1000 et 2000 ml, les médecins parlent d'excès de liquide amniotique. Au-delà, il s'agit d'hydramnios. Son incidence est de 0,5 à 2% des grossesses.
Causes
Dans environ 15% des cas, l'hydramnios s'explique par une pathologie maternelle, le plus souvent un diabète gestationnel. Une infection materno-foetale (toxoplasmose, Parvovirus B19, cytomégalovirus) peut aussi être en cause.
Dans environ 13% des cas, on retrouve une anomalie de l'appareil digestif du foetus, une malformation de son système nerveux (anencéphalie, spina bifida, hydrocéphalie...), une pathologie cardiaque, des anomalies chromosomiques. Les grossesses gémellaires dites monochoriales biamniotiques (les embryons partagent un seul et même placenta mais ont chacun leur propre poche amniotique) sont également plus exposées.
Dans 2/3 des cas, l'hydramnios est idiopathique, c'est-à-dire sans cause identifiée.
Diagnostic
Une soudaine prise de poids, un oedème généralisé, un essoufflement doivent amener à consulter. Si le médecin soupçonne un hydramnios au cours de l'examen clinique (utérus plus haut que la normale), il pratiquera ou fera pratiquer une échographie afin de mesurer avec précision le volume de liquide amniotique pour le confirmer.
Risques
La pression exercée par la quantité excessive de liquide amniotique peut entraîner une rupture prématurée des membranes ou provoquer des contractions utérines, augmentant alors le risque d'accouchement prématuré. L'hydroamnios favorise aussi des présentations en siège (tête en haut) ou en transverse pouvant compliquer l'accouchement.
Prise en charge
La prise en charge de l'hydramnios passe avant tout par le traitement de la cause quand elle a été identifiée, le plus souvent un diabète gestationnel. S'il s'agit d'une pathologie foetale, la future maman est orientée vers un Centre Pluridisciplinaires de Diagnostic Prénatal ou une maternité de niveau III.
Parallèlement, ou quand aucune cause n'a été identifiée, un traitement médical à base d'anti-prostaglandines peut être mis en place pour limiter la quantité de liquide amniotique. Des ponctions évacuatrices peuvent aussi être pratiquées.
L'oligoamnios, une diminution du liquide amniotique
Définition
L'oligoamnios est une quantité insuffisance de liquide amniotique par rapport au terme de la grossesse. Le volume de liquide amniotique varie en effet au fil des mois : il augmente progressivement jusqu'à atteindre son maximum (800-1000 ml) vers 36-38 semaines d'aménorrhée avant de rediminuer progressivement. Les spécialistes évoquent un oligoamnios quand le volume est inférieur à 250 ml. Hors rupture prématurée des membranes, son incidence est de 0,5 à 5-8% des grossesses.
Causes
La diminution de liquide amniotique est le plus souvent due à une fissuration des membranes, voire une rupture prématurée de la poche des eaux.
Elle peut aussi être liée à une hypertension artérielle de la future maman : le placenta assurant moins bien les échanges entre la femme enceinte et le foetus, ce dernier grossit peu et urine peu, d'où la baisse de volume du liquide amniotique.
D'autres causes, plus rares, peuvent être retrouvées comme une anomalie de l'appareil urinaire du foetus ou des anomalies chromosomiques.
Diagnostic
La diminution du liquide amniotique est détectée lors de la surveillance mensuelle : quand le médecin ou la sage-femme palpent le ventre, la hauteur utérine est inférieure à la normale. Une échographie permet ensuite de confirmer l'anomalie.
Risques
En fonction du terme de la grossesse, une quantité trop insuffisante de liquide amniotique peut compromettre le bon développement de l'appareil pulmonaire du foetus et mettre en jeu son pronostic vital en jeu. Quand elle est due à une fissuration ou rupture des membranes, elle peut être synonyme de fausse couche ou d'accouchement prématuré.
Prise en charge
La prise en charge de l'oligo-amnios passe par le traitement de la cause quand elle a été identifiée, le plus souvent une hypertension artérielle gravidique.
Si une fissuration des membranes ou une rupture prématurée de la poche des eaux sont à l'origine de l'oligo-amnios, la prise en charge dépend du terme de la grossesse. Dans tous les cas, elles imposent le repose absolu et la surveillance étroite d'une éventuelle infection du liquide amniotique. Même si c'est moins systématique que par le passé, elles peuvent justifier de déclencher l'accouchement.