L’allodynie correspond à une douleur déclenchée par une stimulation habituellement indolore, telle qu’un effleurement ou encore des gestes aussi anodins que se brosser les cheveux. L’allodynie découle d’un dysfonctionnement du traitement de la douleur dans le système nerveux. S’il n’existe pas encore de traitement permettant de lutter contre les causes de l’allodynie, sa prise en charge consiste à réduire les symptômes qui en résultent avec pour objectif d’améliorer la qualité de vie des personnes qui en sont victimes.
Qu’est-ce que l’allodynie ?
Le terme allodynie provient du mot grec állos qui signifie « autre » et du mot grec odúnê qui signifie « douleur ».
L’allodynie est une douleur provoquée par un stimulus qui ne cause habituellement pas de douleur, tel qu’un contact léger. Ainsi, le fait de se brosser les cheveux peut provoquer des douleurs, de même que d’autres activités du quotidien comme le fait de se laver le visage, de poser la tête sur un oreiller ou encore de faire un léger tapotement sur la main. L’allodynie peut concerner une seule partie du corps ou plusieurs, et être suffisamment importante pour réveiller la nuit la personne qui en est sujette.
Il existe divers types d’allodynie :
- l’allodynie mécanique qui correspond à une douleur déclenchée par un stimulus statique, tel qu’une pression ou un léger contact sur la peau ;
- l’allodynie dynamique qui correspond à une douleur liée à un stimulus mobile, tel que l’eau qui s’écoule sur la peau, le passage de l’air sur la peau, le contact des draps que l’on tire sur soi ou un effleurement sur la peau ;
- l’allodynie thermique qui survient en réaction à de légères variations de température (via par exemple des gouttes d’eau froide ou des gouttes d’eau chaude sur la peau) ;
- l’allodynie liée aux mouvements qui correspond à une douleur déclenchée par le mouvement des muscles ou des articulations.
Quelles sont les causes de l’allodynie ?
L’allodynie est due à un dysfonctionnement des récepteurs de la douleur, appelés les nocicepteurs, et une affection des circuits neuronaux présents à l’intérieur de la moelle épinière, des nerfs ou encore des terminaisons nerveuses. Ces affections trompent l’information transmise au cerveau ou celui-ci les interprète mal.
Certaines maladies peuvent augmenter le risque de développer une allodynie. Celles-ci comprennent :
- la fibromyalgie ;
- les migraines ;
- la neuropathie périphérique ;
- la névralgie post-herpétique ;
- le diabète ;
- le syndrome douloureux régional complexe.
Il est à noter que les femmes sont plus susceptibles que les hommes de souffrir d’allodynie en même temps qu'une migraine en raison des changements hormonaux qui surviennent chaque mois.
D’autres facteurs de risques existent, tels que l’obésité, le fait de fumer et un historique d’événements subis dans l’enfance ou l'adolescence, comme des sévices ou des traumatismes.
Quels sont les symptômes de l’allodynie ?
Les symptômes varient d’une personne à l’autre. Ainsi, certaines personnes peuvent ressentir une sensation de brûlures intenses, tandis que d’autres ressentent un léger inconfort.
Outre la douleur, l’allodynie peut affecter la qualité de vie de manière importante en causant :
- des troubles du sommeil ;
- de la fatigue ;
- de l’anxiété ;
- voire une dépression.
Comment soigner l’allodynie ?
Il n’existe pas encore à ce jour de traitement permettant de lutter contre les causes de l’allodynie. Sa prise en charge consiste à réduire les symptômes qui en résultent et en conséquence à améliorer la qualité de vie de la personne qui en est atteinte.
Traitements médicamenteux
Des médicaments tels que la lidocaïne, la prébagaline voire certains antidépresseurs comme l’amitriptyline, peuvent s’avérer efficaces pour soulager les symptômes de l’allodynie. Des anti-inflammatoires ou des anti-douleurs peuvent aussi être préconisés en cas d’allodynie.
Électrostimulation
La neurostimulation électrique transcutanée (TENS) est une technique qui consiste à utiliser un courant électrique permettant de soulager la douleur. Dans le cas de l’allodynie, la TENS peut masquer le message de douleur se dirigeant vers le cerveau et ainsi masquer les symptômes de l’allodynie.
Désensibilisation
Il est possible d’utiliser une approche progressive visant à désensibiliser le système nerveux central, reprogrammer les sensations et ainsi réduire l’allodynie. La désensibilisation propose ainsi de progressivement habituer la peau à diverses stimulations tactiles, que ce soit en termes de tissus ou de textures. Celle-ci consiste par exemple à :
- passer un tissu de soie sur la peau ;
- augmenter progressivement la pression ;
- ou changer de texture de tissu jusqu’à ce que la sensation devienne tolérable.
Adaptation de sa tenue vestimentaire
Des adaptations des tenues vestimentaires, telles que l’adoption de vêtements sans manches ou de textures plus légères, peuvent aider à réduire l’inconfort causé par l’allodynie.
Gestion du stress
Les techniques de méditation, telles que la méditation de pleine conscience, ou de respiration, ou encore la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), peuvent être utiles pour calmer les symptômes dus à l’allodynie.
Traitements alternatifs
L’hypnothérapie, le reiki ou encore l’acupuncture constituent d’autres options pouvant venir en aide aux personnes sujettes à l’allodynie.