Chez l’homme comme chez la femme, l’hormone lutéinisante ou LH joue un rôle clef dans la fertilité. Elle fait en effet partie des hormones dites gonadotrophines, chefs d’orchestre des glandes reproductrices. Un trouble au niveau de sa sécrétion peut donc être un obstacle pour tomber enceinte.
Qu'est-ce que le pic de LH ? Combien de temps dure-t-il ? À quoi sert-il ? Quelles informations va m'apporter l'analyse de LH et que faire en fonction des résultats ? PasseportSanté vous explique tout.
Qu'est-ce que l'hormone lutéinisante ou LH ?
L’hormone lutéinisante ou LH (luteizing hormone) est sécrétée par l’anté-hypophyse. Elle fait partie des gonadotrophines : elle contrôle, avec d’autres hormones, les glandes sexuelles (gonades), en l’occurrence les ovaires chez la femme et les testicules chez l’homme.
La LH chez la femme
Avec l’hormone folliculo-stimulante (FSH), la LH joue un rôle clef dans le cycle ovarien. C’est précisément le pic de LH qui va déclencher l’ovulation lors d’une série de réactions en chaine :
- l’hypothalamus sécrète la gnRH (gonadotrophin releasing hormone) qui stimule l’hypophyse ;
- en réponse, l’hypophyse sécrète la FSH durant la première phase du cycle (du premier jour des règles à l’ovulation) ;
- sous l’effet de la FSH, certains follicules ovariens vont entamer leur maturation. Les cellules de l’ovaire situées autour des follicules ovariens en maturation vont alors sécréter de plus en plus d’œstrogènes ;
- cette augmentation du taux d’œstrogènes dans le sang agit sur le complexe hypothalamo-hypophysaire et entraine le libération massive de LH ;
- sous l’effet de ce pic de LH, la tension dans le follicule augmente. Il finit par se rompre et expulse l’ovocyte dans la trompe. L’ovulation a lieu 24 à 36 heures après le pic de LH.
Après l’ovulation, la LH continue de jouer un rôle essentiel. Sous son influence, le follicule ovarien rompu se transforme en une glande appelée le corps jaune qui va sécréter à son tour des oestrogènes et de la progestérone, deux hormones essentielles au début de la grossesse.
La LH chez l’homme
Tout comme les ovaires, les testicules sont sous le contrôle de la FSH et de la LH. Cette dernière stimule les cellules de Leydig à l'origine de la sécrétion de testostérone. La sécrétion de LH est relativement constante après la puberté.
Pourquoi faire un dosage de la LH ?
Chez la femme
Un dosage de LH peut être prescrit dans différentes situations :
- en présence de signes de puberté précoce ou tardive ;
- en cas de troubles des règles ;
- en cas de difficulté à concevoir, un bilan hormonal est systématiquement réalisé dans le cadre du bilan d’infertilité. Il comprend notamment le dosage de LH ;
- détecter le pic de LH dans les urines permet également d’identifier son jour d’ovulation, et donc de déterminer sa fenêtre de fertilité afin d’optimiser ses chances de conception. C’est le principe des tests d’ovulation vendues en pharmacie.
Chez l’homme
Un dosage de LH peut être prescrit dans différentes situations :
- en présence de signes de puberté précoce ou tardive ;
- en cas de difficulté à concevoir, un bilan hormonal est également systématiquement réalisé chez l’homme. Il comprend notamment le dosage de LH.
La LH : comment se déroule l'analyse ?
Le dosage de LH s’effectue à partir d’une simple prise de sang. Chez la femme, il se pratique le 2e, 3e ou 4e jour du cycle dans un laboratoire de référence, en même temps que les dosages de FSH et d’oestradiol. En cas d’aménorrhée, c'est-à-dire d'absence de règles, le prélèvement peut se faire à n’importe quel moment.
Dans le cadre d’un diagnostic de puberté tardive ou précoce chez la jeune fille ou le jeune garçon, le dosage urinaire sera privilégié. Les gonadotrophines FSH et LH sont sécrétées de façon pulsatile pendant la période pubertaire et sont éliminées intactes dans l’urine. Le dosage urinaire permet donc de mieux apprécier les niveaux de sécrétion qu'un dosage ponctuel sérique.
Taux de LH trop bas ou trop élevé : que retenir des résultats ?
Chez l’enfant
Des taux élevés de FSH et LH peuvent être le signe d’une puberté précoce.
Chez la femme
De façon schématique, un taux de LH élevé oriente vers un déficit ovarien primitif (un problème au niveau des ovaires entrainant une insuffisance gonadique) pouvant être dû à :
- une anomalie congénitale des ovaires ;
- une anomalie chromosomique (syndrome de Turner notamment) ;
- un traitement ou une chirurgie ayant affecté la fonction ovarienne (chimiothérapie, radiothérapie) ;
- un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) :
- une maladie thyroïdienne ou une maladie des surrénales ;
- une tumeur ovarienne.
À l’inverse, un taux de LH bas oriente vers un trouble ovarien secondaire d’origine haute (hypothalamus et hypophyse) entrainant une déficience de stimulation gonadique. L’une des causes les plus fréquentes est l’adénome hypophysaire à prolactine.
Chez l’homme
Un taux de LH anormalement élevé oriente le diagnostic vers une défaillance testiculaire primitive pouvant etre due à :
- une anomalie chromosomique ;
- un défaut de développement des testicules (agénésie testiculaire) ;
- un traumatisme testiculaire ;
- une infection ;
- un traitement (radiothérapie, chimiothérapie) ;
- une tumeur testiculaire ;
- une maladie auto-immune.
Un taux de LH bas revient vers un trouble d’origine haute, au niveau de l’hypophyse et de l’hypothalamus (tumeur hypophysaire par exemple) entrainant une défaillance testiculaire secondaire.