L'arrêt de la pilule, si vous l'utilisez comme moyen de contraception, est la première chose à faire pour tomber enceinte. Mais, comment des années de pilule ont affecté votre fertilité, et combien de temps attendre avant d'espérer tomber enceinte ?
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Auparavant certains gynécologues recommandaient d’attendre 2 ou 3 mois après l’arrêt de la pilule pour concevoir. Ceci était considéré comme le bon délai pour obtenir une ovulation et une muqueuse utérine de meilleure qualité.
Ces délais ne sont cependant pas médicalement fondés. Aucune étude n’a pu montrer une augmentation de la fréquence des anomalies ou des fausses couches, ou encore des multiples grossesses chez les femmes ayant entamé une grossesse dès l’arrêt de la pilule (2).
Il est donc conseillé d’arrêter la pilule à partir du moment où l’on désire une grossesse. De même, il n’est pas médicalement fondé de faire des « pauses » durant la prise de la pilule afin de préserver sa fertilité.
Arrêt de la pilule et reprise de la fertilité
La fertilité reprend dès l'arrêt de la pilule. Cependant, certaines femmes vont retrouver une ovulation dès le cycle suivant l’arrêt de la pilule, tandis que chez d’autres, quelques mois seront nécessaires pour la reprise d’un cycle normal avec une ovulation.
La pilule contraceptive consiste à bloquer l’ovulation grâce à différentes hormones. Celles-ci vont agir sur l’axe hypotalamo-hypophysaire, axe cérébral de commande des ovaires, eux-mêmes à l’origine des différentes sécrétions hormonales du cycle ovulatoire.
Cette action est réversible dès l’arrêt de la pilule et ce quelle que soit sa durée d’utilisation. Il arrive cependant qu’on observe une « paresse » à la reprise de l’activité de l’axe hypotalamo-hypophysaire et des ovaires (1).
Ce phénomène varie fortement selon les femmes, et ce, indépendamment de la durée de la prise de la pilule d’ailleurs.
La pilule n'affecte pas la fertilité
L’une des grandes inquiétudes des femmes concernant la pilule est son éventuelle incidence sur la fertilité, surtout si elle est prise sans interruption durant de longues années. Les travaux scientifiques sont cependant tout à fait rassurants sur le sujet.
Une étude (4) réalisée dans le cadre de l’Euras-OC (programme européen de Surveillance active sur les contraceptifs oraux) et portant sur 60 000 femmes prenant une contraception orale a montré que le mois suivant l’arrêt de la pilule, 21 % d’entre elles étaient enceintes. Ce chiffre correspondant à celui de la fertilité naturelle, il tend à prouver que la pilule n’affecte pas la fertilité et les chances de grossesse.
Cette étude a également montré que la durée de la prise de la pilule n’avait elle aussi aucune incidence sur les chances de grossesse : 79,3 % des femmes ayant pris la pilule pendant moins de deux ans sont tombées enceintes dans l'année, contre 81 % chez les femmes y ayant eu recours pendant plus de deux ans.
La visite pré-conceptionnelle, une étape à ne pas négliger
S’il n’y a pas de délai à observer entre l’arrêt de la pilule et le début des essais de conception, il est cependant fortement recommandé de consulter son gynécologue, médecin généraliste ou sage-femme. Ceci afin de réaliser une consultation pré-conceptionnelle. Cette consultation, recommandée par la Haute Autorité de Santé (5), comprend :
- un interrogatoire sur les antécédents médicaux, chirurgicaux, obstétricaux
- un examen clinique
- un frottis de dépistage des dysplasies cervicales s’il date de plus de 2 aÌ€ 3 ans
- des examens biologiques : groupes sanguins, recherche d’agglutinines irrégulières, sérologie de la toxoplasmose et de la rubéole, et éventuellement dépistage du VIH, de l’hépatite C, B, de la syphilis
- une supplémentation en acide folique (vitamine B9)
- un rattrapage de la vaccination de la rubéole, de la coqueluche, si elles ne sont pas à jour
- une prévention des risques liés au mode de vie : tabagisme, consommation d’alcool, de drogue
Quand la pilule masque un problème
Il arrive que la pilule, qui induit des règles artificielles par une hémorragie de privation, via la chute des hormones en fin de plaquette, ait masqué des troubles de l’ovulation, qui réapparaitront alors à l’arrêt de la pilule. Les causes les plus fréquentes sont l’hyperprolactinémie, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), l’anorexie mentale ou une insuffisance ovarienne prématurée (3).