Vygotsky est un pédagogue psychologue né en 1896 dans l’Empire Russe (aujourd’hui Biélorussie). Il s’est fait connaître dans le monde entier par ses travaux en psychologie du développement et sa théorie historico-culturelle du psychisme, au début du 20è siècle. Il expliqua que la socialisation affecte le processus d’apprentissage d’un individu, via sa conscience et sa sensibilité.
Qu’est ce que la théorie du développement social ?
Vygotsky s’est rendu célèbre par une théorie appelée « théorie du développement social » ou encore « théorie socio-culturelle du développement cognitif ». Psychologue et pédagogue russe, Vygotsky pose dans cette théorie l’apport et les contributions de la société sur le développement individuel et l’apprentissage. Ainsi, il suggère que l’apprentissage humain est en grande partie un processus social, mentionnant en outre l’influence des interactions entre les personnes et de la culture dans laquelle elles vivent.
Cette théorie du développement social s’approfondit en s’intéressant à la façon dont les adultes et les pairs vont influencer l’apprentissage individuel, tout comme les croyances et les attitudes culturelles vont influencer la façon d’enseigner.
Le rôle de la communauté
La communauté, selon Vygotsky, donnerait donc du sens dans le processus d’apprentissage. Les enfants apprenants sont loin d’être des récepteurs passifs, mais construisent leur savoir et leurs propres schémas à partir des informations qu’on leur donne, mais aussi des influences culturelles et issues de la conscience et sensibilité collectives. Vygotsky est ainsi un précurseur du constructivisme social, traduisant ces mêmes idées.
Selon ce psychologue, il existe alors deux facteurs pouvant influencer l’apprentissage :
- l’environnement social ;
- l’environnement personnel.
En effet, dès la naissance, les êtres humains sont sociaux et destinés à vivre en société.
Nous avons alors besoin d’autres personnes pour nous développer et nous élever intellectuellement. Même depuis tout bébé, un enfant se construit pas à pas grâce à l’interaction qu’il nourrit avec ses parents puis avec d’autres personnes de son proche environnement. Influencé par les autres, il aura ensuite à son tour une influence sur les actions et les comportements des gens qui l’entourent.
Cette théorie comprend trois concepts principaux:
- le rôle de l'interaction sociale dans le développement cognitif ;
- autrui mieux informé ;
- la zone de développement proximal.
Le rôle de l’interaction sociale dans le développement cognitif
Selon Vygotsky, ce sont les interactions sociales qui influencent de manière déterminante le processus de développement cognitif, autrement dit l’apprentissage.
Il s’oppose ainsi à Jean Piaget, biologiste, psychologue et épistémologue suisse, qui se rendit célèbre par ses travaux sur le développement social.
Piaget affirma que l’apprentissage arrive après la construction d’un individu. Vygotsky affirmait l’inverse : l’apprentissage sociale se ferait en amont du développement.
Selon ce dernier, le développement culturel d'un enfant se fait d'abord sur le plan social (appelé interpsychologique) et ensuite sur le plan individuel ou personnel (appelé intrapsychologique). Il apparaît ainsi clair que toutes les fonctions cognitives d’un enfant apparaissent grâce à l’interaction avec d’autres personnes.
Pour Vygotsky, il existe deux types de fonctions mentales :
- Inférieures : ce sont les fonctions avec lesquelles nous sommes nés. Elles nous sont innées. Elles sont donc déterminées biologiquement.
- Supérieures : ce sont les fonctions mentales acquises et développées par l’interaction sociale.
Autrui mieux informé
Afin de transmettre des informations à un apprenant (enfant ou jeune adulte), la théorie suggère qu’il est donc nécessaire de s’appuyer sur une personne ayant des aptitudes supérieures par rapport à l’apprenant dans la tâche invoquée, dans le processus ou le concept.
On va nommer cette personne AMI soit Autrui Mieux Informé. Cette personne peut être un enseignant, un parent, un expert ou encore une personne âgée, mais il peut également s’agir d’amis ou de plus jeunes personnes, ou encore d’appareils robotisés (ordinateurs, robots parlants, etc.).
Par exemple, un enseignant qui va apprendre à un jeune enfant sa table de multiplication est un AMI, un père qui va apprendre le ski à sa fille est encore un AMI. Un ordinateur à qui l’on demande une information est aussi un AMI.
Zone de développement proximal (ZDP)
Enfin, le dernier concept élaboré par Vygotsky dans sa théorie est la zone de développement proximal : il s’agit de l’espace entre les tâches que l'enfant peut réaliser lui-même et celles qu'il parvient à réaliser avec l'aide d'une personne plus avancée dans ce domaine. Cette zone correspond donc à tout ce que l’apprenant peut maîtriser quand une aide extérieure et appropriée lui est donnée.
Dans cette « zone », l’apprenant ou l’enfant peut apprendre, en étant guidé et encouragé par une autre personne informée (Autrui mieux informé, AMI). Mais cette capacité, selon cette théorie, est réduite à néant sans AMI.
Dans cette zone se produit donc l’apprentissage : l’enfant peut alors développer ses fonctions cognitives supérieures.
Les outils psychologiques
Tous les outils psychologies visent à ordonner de manière extérieure les informations, ce sont ainsi :
- les symboles ;
- l’écriture ;
- l’art ;
- les dessins ;
- le langage.
Ce dernier outil, le langage et la parole, sont les plus importants, car l’enfant ou l’apprenant va communiquer via cet outil principalement avec son environnement social. Plus cet outil est développé, plus son aptitude à accroître ses fonctions cognitives supérieures sera élevée.