L’embryologie est la discipline scientifique qui s’intéresse au développement de l’embryon et du fœtus, c’est-à-dire à la période de la vie comprise entre la fécondation de l’œuf et la naissance.
Qu’est-ce que l’embryologie ?
L’embryologie porte sur le développement des organismes, depuis leur conception jusqu’à leur naissance. Cette science cherche à décrire les transformations observées, mais aussi à expliquer tous les processus – génétiques, moléculaires, hormonaux, etc. – qui les conduisent. Elle vise à comprendre précisément comment un petit groupe de cellules identiques, possédant toutes le même ADN, arrive à se différencier les unes des autres, aux bons endroits, pour former tous les organes et tissus constitutifs d’un être vivant.
On parle plus largement de biologie du développement. Les spécialistes de l’embryologie se limitent très rarement à la seule période embryonnaire, même si c’est elle qui voit réellement les organes se mettre en place et le futur individu prendre forme. Cette phase ne dure que les huit premières semaines de la grossesse. Or de nombreux processus se poursuivent au-delà, quand on ne parle plus d’embryon mais de fœtus, voire après la naissance. Les biologistes du développement peuvent même s’intéresser à la biologie de la reproduction, c’est-à-dire à ce qui se passe avant la fécondation, au niveau des gamètes par exemple, si cela a un impact sur la suite.
Quand a-t-on recours à un spécialiste de l’embryologie ?
En tant que patients, on a principalement recours aux services d’histologie-embryologie des hôpitaux pour :
- des problèmes d’infertilité, féminine ou masculine : l’observation des gamètes puis des œufs fécondés permet en effet de comprendre pourquoi, chez certains couples, il n’y a pas de fécondation, pourquoi les œufs ne parviennent pas à s’implanter dans l’utérus ou pourquoi les embryons ne se développent jamais au-delà d’un certain stade. Il propose aussi des solutions pour préserver la fertilité en cas de traitement agressif (contre le cancer, par exemple) susceptible de menacer la fonction reproductrice ;
- une procréation médicalement assistée (PMA) : les embryologistes préparent le sperme pour les inséminations artificielles, ou réalisent toutes les manipulations de laboratoire nécessaires à une fécondation in vitro (FIV).
L’embryologie, un sujet autant médical qu’écologique
En dehors de la pratique clinique, l’embryologie est une discipline de la recherche en plein essor. En effet, nous connaissons encore mal les cascades d’événements moléculaires qui régulent le développement d’un embryon. En améliorant le savoir en la matière, les spécialistes espèrent réduire les taux d’échec, encore trop élevés, de la FIV. En améliorant les techniques d’AMP, ils pourraient ainsi limiter le nombre d’essais par patiente, ainsi que le risque de grossesse gémellaire.
L’embryologie contribue par ailleurs à comprendre les mécanismes derrière certaines embryopathies (ou malformations congénitales). Parfois, la cause du problème est identifiée, mais pas son rôle. Des recherches sont ainsi menées sur l’enchaînement des dérèglements occasionnés par une mutation génétique, dont on sait qu’elle est responsable d’une anomalie du développement. D’autres essaient de comprendre comment le virus Zika entraîne une diminution du volume cérébral chez les enfants infectés in utero, ou encore le lien entre l’environnement et certaines malformations (bébés sans bras, hypospadias, etc.).
Comprendre les conditions qui conduisent une cellule souche à se différencier en cellule spécialisée (neuronale, cardiaque, etc.) sert aussi au développement de nouvelles thérapies cellulaires. À l’image de la greffe osseuse, ces techniques de médecine régénérative permettent de remplacer des tissus déficients chez un patient par des cellules fonctionnelles.
Devenir spécialiste de l’embryon
Plusieurs voies sont possibles. Certains sont médecins, diplômés en médecine de la reproduction. D’autres ont plutôt fait des études en biologie, physiologie, biochimie ou génétique avant de se spécialiser en embryologie.